Aïd el-Adha 2025 : une flambée inédite du prix des moutons en France
Le prix des moutons en France explose à quelques semaines de l’Aïd el-Adha 2025. Une hausse spectaculaire qui perturbe les familles musulmanes, déjà fragilisées par l’inflation. Éclairage sur une fête religieuse rattrapée par la crise.
Alors que l’Aïd el-Adha 2025 approche à grands pas, le prix des moutons en France est au cœur des préoccupations dans la communauté musulmane. Dans un contexte économique déjà difficile, les tarifs affichés pour les bêtes destinées au sacrifice dépassent toutes les prévisions. Là où un mouton coûtait encore entre 200 et 300 euros il y a quelques années, les prix flirtent désormais avec les 700 euros. Une flambée qui bouleverse l’organisation de cette fête religieuse majeure et oblige de nombreuses familles à faire des choix douloureux.
Une hausse qui dépasse les seuils habituels
Le constat est unanime, le prix des moutons en France atteint des sommets. Dans certaines régions, il devient quasi impossible de trouver un animal à moins de 500 euros. Les tarifs annoncés sur les marchés ou chez les bouchers dépassent fréquemment les 650 euros, certains spécimens montent jusqu’à 700 euros, voire plus selon la taille et la provenance.
Ces hausses frappent de plein fouet les ménages modestes, pour qui le sacrifice du mouton représente à la fois un devoir religieux et un engagement financier important. L’écart avec les années précédentes est tel que beaucoup évoquent une “rupture” dans la manière de vivre l’Aïd.
Évolution du prix des moutons en France pour l’Aïd el-Adha
| Année | Fourchette de prix (mouton entier) | Prix moyen/kg en boucherie |
|---|---|---|
| 2018 | 180 € – 250 € | 13 € / kg |
| 2019 | 190 € – 270 € | 14 € / kg |
| 2020 (Covid) | 200 € – 280 € | 15 € – 16 € / kg |
| 2021 | 220 € – 300 € | 16 € – 17 € / kg |
| 2022 | 240 € – 320 € | 17 € / kg |
| 2023 | 260 € – 350 € | 18 € – 19 € / kg |
| 2024 | 280 € – 400 € | 19 € – 20 € / kg |
| 2025 | 500 € – 700 € | 21 € – 22 € / kg |
Ce tableau illustre une hausse progressive, puis brutale en 2025, marquée par une inflation record, la hausse du coût de l’élevage et une demande concentrée en période de crise économique.
Aïd el-Adha 2025, les causes d’une flambée inédite
La hausse du prix des moutons en France n’est pas due à un seul facteur. Elle résulte d’une accumulation de tensions économiques, agricoles et logistiques. La première cause, selon les éleveurs, reste l’augmentation du coût des intrants : céréales, aliments pour bétail, carburant et soins vétérinaires. Le tout dans un contexte inflationniste généralisé.
Les effets de la crise sanitaire se font toujours sentir, notamment sur les circuits de distribution, les abattoirs agréés, et la main-d’œuvre agricole, qui reste insuffisante à l’approche des périodes de forte demande. Enfin, la demande étant concentrée sur quelques jours, l’offre devient mécaniquement limitée, ce qui crée un déséquilibre accentué par la spéculation autour de l’Aïd.

La fête religieuse à l’épreuve du pouvoir d’achat
Pour de nombreuses familles musulmanes, en particulier dans les zones urbaines et les milieux populaires, le coût d’un mouton dépasse désormais le budget possible. Cela conduit certains à se tourner vers des solutions alternatives, achat groupé d’un animal à plusieurs foyers, recours à des associations qui centralisent les sacrifices ou choix de confier la procédure à l’étranger, où les prix sont plus abordables.
Mais tous ne peuvent pas, ou ne veulent pas, sacrifier cette dimension intime et symbolique de l’Aïd. La montée du prix des moutons en France crée alors un malaise : faut-il renoncer à la tradition ou s’endetter pour y rester fidèle ?
Vers une nouvelle organisation du sacrifice ?
Face à cette situation, plusieurs mosquées, associations et plateformes communautaires s’organisent. Certaines proposent des sacrifices partagés dans des abattoirs agréés, à prix réduits. D’autres optent pour des opérations de solidarité, en achetant en gros et en redistribuant la viande aux familles en difficulté.
Dans certains cas, des familles choisissent de réaliser leur sacrifice symboliquement en versant une somme équivalente à une organisation caritative, souvent en Afrique ou en Asie. Bien que cette solution reste minoritaire, elle gagne du terrain face à une réalité financière de plus en plus dure à contourner.
L’Aïd el-Adha 2025 s’inscrit dans un climat d’incertitude économique qui n’épargne pas les pratiques religieuses. La flambée du prix des moutons en France n’est pas un simple phénomène de marché : elle révèle un profond malaise social et pousse les croyants à adapter, parfois à contrecœur, leur manière de célébrer.
Entre foi, solidarité et pragmatisme, les familles musulmanes cherchent aujourd’hui à préserver l’essence de cette fête, malgré des conditions qui en bouleversent les fondements matériels. L’enjeu n’est plus seulement de sacrifier un mouton, mais de réussir à préserver l’esprit du sacrifice dans un monde où tout, même la foi, semble avoir un coût.




