Moutons de l’Aïd : L’Espagne s’apprête à répondre à l’urgence de l’Algérie

L’Algérie se tourne vers l’Espagne pour l’importation de moutons de l’Aïd el-Adha 2025. voici les enjeux logistiques, économiques et sanitaires derrière cette opération stratégique, visant à stabiliser les prix et garantir l’approvisionnement en bétail.

À l’approche de l’Aïd el-Adha 2025, l’Algérie se prépare à importer un million de moutons pour répondre à une demande estimée à plus de 4 millions de têtes. Avec des prix internes élevés, l’Espagne, fournisseur stratégique, se mobilise pour répondre à cette urgence. Une opération complexe, entre défis logistiques et enjeux économiques majeurs.

Moutons de l’Aïd, l’Espagne en tête des fournisseurs pour l’Algérie en 2025

À l’approche de l’Aïd el-Adha, l’Algérie fait face à un défi de taille : garantir l’approvisionnement en moutons pour une demande exceptionnelle d’un million de têtes. Cette décision, prise par le président Abdelmadjid Tebboune en mars 2025, s’inscrit dans une stratégie pour répondre à une demande nationale estimée à plus de 4 millions de têtes.

Face à une flambée des prix et une production insuffisante, le gouvernement algérien a mis en place un prix plafond pour ces importations, afin de rendre cette opération accessible à l’ensemble des citoyens. L’Espagne, acteur majeur dans l’exportation de bétail, a été choisie comme fournisseur stratégique. Alors que les autorités espagnoles et les éleveurs se mobilisent pour répondre à cette demande urgente, l’opération d’importation de moutons de l’Aïd el-Adha 2025 pour l’Algérie, révèle des enjeux logistiques, sanitaires et économiques majeurs.

Une réponse rapide face à une demande exceptionnelle

À quelques semaines de l’Aïd el-Adha, l’Espagne se trouve sur le qui-vive pour répondre à la commande urgente d’un million de moutons émanant de l’Algérie. L’Algérie, confrontée à des prix internes élevés, a opté pour des importations massives pour éviter une pénurie de bétail à l’approche de la fête religieuse. En 2024, les prix des moutons ont atteint des sommets vertigineux, avec des coûts dépassant 15 millions de centimes par tête (environ 1050 euros).

Pour résoudre cette crise, le pays s’est tourné vers l’Espagne et la Roumanie, en plus d’autres fournisseurs comme l’Irlande, le Royaume-Uni, l’Australie, le Brésil et l’Argentine. En 2024, la Roumanie avait déjà fourni 30 000 têtes, et cette année, elle pourrait en exporter jusqu’à 300 000 supplémentaires.

Le gouvernement algérien espère que ces importations massives contribueront à stabiliser les prix et garantir l’accessibilité des moutons pour tous les citoyens. Parallèlement, des mesures sont prises pour renforcer la production locale à long terme, en introduisant des agnelles pour renouveler le cheptel et améliorer les infrastructures d’élevage, visant ainsi à renforcer l’autosuffisance.

L’opportunité économique pour l’Espagne

L’appel de l’Algérie constitue une véritable opportunité économique pour l’Espagne. La région d’Estrémadure, un bastion de l’élevage ovin, bénéficie particulièrement de cette demande. En exportant massivement vers l’Algérie, les éleveurs espagnols peuvent compenser une consommation locale parfois instable. Cette commande représente également un marché temporairement solvable pour les producteurs, dont la production pourrait compenser les fluctuations internes du marché européen.

Cependant, cette commande urgente comporte des risques. Tout retard dans les démarches administratives pourrait entraîner une rupture de l’approvisionnement et affecter les relations commerciales bilatérales. De plus, la pression liée aux délais serrés imposée par l’Aïd el-Adha souligne l’importance d’une coordination logistique sans faille pour garantir une livraison dans les temps.

Une coordination logistique à grande échelle

L’enjeu logistique est de taille. Acheminer un million de moutons dans un délai aussi court exige une organisation méticuleuse. Les éleveurs, vétérinaires, transporteurs et douanes espagnoles doivent coopérer étroitement pour assurer le respect des normes sanitaires et du bien-être animal tout en livrant le bétail en toute sécurité. L’Espagne, forte de son expérience dans l’exportation de bétail, dispose des infrastructures nécessaires mais doit faire face à une pression temporelle pour répondre à la demande algérienne.

Cette opération ne se limite pas à une simple transaction commerciale : elle met en lumière la gestion efficace d’une chaîne d’approvisionnement complexe et les défis auxquels sont confrontées les filières animales dans un contexte de forte demande religieuse. La collaboration entre les deux pays est essentielle pour éviter toute rupture de stock et garantir l’approvisionnement en temps voulu.

L’importation de moutons de l’Aïd el-Adha 2025 pour l’Algérie représente un enjeu stratégique . En plus de stabiliser les prix locaux, cette opération offre à l’Espagne une opportunité économique pour ses éleveurs, tout en répondant à un besoin urgent de la part de l’Algérie. L’enjeu réside dans la capacité des deux pays à surmonter les défis administratifs, sanitaires et logistiques. Cette coopération met en lumière l’interdépendance croissante des marchés agricoles méditerranéens, soulignant la nécessité d’une gestion efficace pour faire face à des événements religieux majeurs et à des pics de demande.