Société

Congé maternité en Algérie : la durée passe à 5 mois pour toutes les mères

Lors du dernier Conseil des ministres, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé la prolongation du congé maternité en Algérie à 5 mois pour toutes les salariées. Cette réforme vise à renforcer les droits des femmes et à améliorer leur équilibre entre travail et maternité. En parallèle, des mesures juridiques seront mises en place pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Le congé maternité en Algérie connaît une évolution majeure avec l’adoption d’une nouvelle réforme sociale visant à prolonger sa durée à 5 mois pour toutes les travailleuses en Algérie. Cette décision s’inscrit dans une volonté de mieux protéger les droits des femmes salariées et de leur permettre un retour progressif à la vie professionnelle après l’accouchement.

Le congé maternité en Algérie passe à 5 mois

Jusqu’ici fixé à trois mois et demi, le congé maternité était jugé insuffisant pour garantir une récupération optimale et assurer les soins nécessaires au nourrisson. Désormais, cette prolongation du congé maternité en Algérie s’applique sans condition spécifique, contrairement à la précédente mesure qui réservait un congé étendu uniquement aux mères d’enfants souffrant de pathologies graves.

Il y a quelques semaines, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Soraya Mouloudji, avait déjà annoncé une prolongation pouvant aller jusqu’à 24 semaines en cas de complications médicales chez l’enfant. Cette mesure concernait uniquement les mères dont les nouveau-nés souffraient de maladies graves, de handicaps ou de déficiences mentales. Avec cette nouvelle réforme, toutes les salariées bénéficient désormais d’un congé de maternité de 5 mois, accompagné d’une indemnité journalière équivalente à 100 % du salaire.

En parallèle, le gouvernement met l’accent sur la protection des femmes en Algérie, notamment face à la hausse inquiétante des violences faites aux femmes. Des mécanismes juridiques renforcés seront mis en place pour mieux sanctionner les agressions et garantir un environnement plus sûr aux victimes.

Pourquoi cette prolongation du congé de maternité en Algerie ?

La décision d’étendre le congé maternité en Algérie à 5 mois répond à plusieurs enjeux majeurs, tant pour les mères que pour leurs nouveau-nés. Après l’accouchement, les femmes ont besoin d’un temps de récupération suffisant, non seulement sur le plan physique, mais aussi émotionnel, pour mieux appréhender cette nouvelle étape de leur vie. Ce prolongement leur permet également de créer un lien plus fort avec leur enfant, une période essentielle à son développement.

Par ailleurs, cette réforme vise à alléger la pression qui pèse sur les salariées, souvent contraintes de reprendre le travail avant d’être prêtes, jonglant entre leurs responsabilités professionnelles et familiales. En leur accordant davantage de flexibilité, le gouvernement cherche à favoriser un meilleur équilibre entre vie personnelle et carrière, tout en assurant une meilleure prise en charge des nouveau-nés, notamment en matière d’allaitement et de soins postnataux.

Cette réforme s’aligne sur les recommandations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui encourage des politiques de protection sociale adaptées aux besoins des familles.

Vers un renforcement des lois contre les violences faites aux femmes

Au-delà de la question du congé de maternité en Algérie, le Conseil des ministres a également abordé un sujet préoccupant : l’augmentation des violences faites aux femmes. Le président Abdelmadjid Tebboune a ainsi chargé le ministère de la Justice et le ministère de la Solidarité nationale de mettre en place des mécanismes juridiques supplémentaires pour protéger les femmes victimes d’agressions.

Des chiffres alarmants sur les violences envers les femmes

Selon les données de la DGSN, le nombre de violences envers les femmes a augmenté de 12,39 % en 2024, avec 501 cas signalés chaque mois.

  • Autres chiffres marquants :
  • 18 agressions sexuelles par jour recensées dans l’Est du pays.
  • 31 féminicides enregistrés en 2024.
  • 76 000 appels reçus par la Gendarmerie nationale via son numéro vert, menant à 10 000 interventions.

Ces chiffres restent sous-estimés, car de nombreuses victimes ne portent pas plainte ou finissent par retirer leurs déclarations sous la pression familiale ou sociale. En effet, selon la DGSN, 700 femmes ont renoncé à leurs démarches après s’être rendues au commissariat.

Droits des femmes en Algérie : nouvelles mesures

Face à cette recrudescence des violences, le gouvernement algérien prévoit plusieurs actions :

  • Renforcement du cadre juridique avec de nouvelles lois plus strictes.
  • Meilleure prise en charge des victimes à travers des structures d’accueil et d’accompagnement.
  • Campagnes de sensibilisation pour inciter les femmes à signaler les violences et à ne pas se rétracter sous la pression sociale.

Le défi reste de garantir une application stricte des lois existantes et d’offrir aux victimes un accompagnement adapté pour les aider à sortir de ces situations.

L’extension du congé maternité à 5 mois en Algérie marque une avancée significative pour les droits des femmes salariées. Cette mesure leur permet de mieux concilier vie professionnelle et maternité, tout en bénéficiant d’une protection financière.

Cependant, la question des violences faites aux femmes demeure un problème de société majeur. Si de nouveaux mécanismes législatifs sont en préparation, leur efficacité dépendra de leur mise en œuvre concrète et de la volonté politique d’assurer une véritable protection aux victimes.

Avec ces réformes, l’Algérie amorce des changements nécessaires pour garantir aux femmes plus de droits, de sécurité et de stabilité dans leur vie quotidienne.

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