Bac 2025 en Algérie : les filles en tête du classement national
Comme chaque année, les lycéennes dominent les résultats du Bac 2025 en Algérie. Mais cette fois, leur performance atteint un niveau historique, les trois meilleures moyennes sont toutes détenues par des filles. Une génération brillante qui remet en lumière la question des inégalités scolaires entre les sexes.
Le Bac 2025 a consacré une réalité déjà bien ancrée dans le paysage éducatif algérien, la supériorité féminine dans les résultats scolaires. Cette année encore, les lycéennes se sont largement illustrées, réalisant des performances exceptionnelles et occupant les premières places du classement national.
La palme revient à Raounak Zani, lycéenne à Souk Ahras, qui a obtenu la moyenne record de 19,70/20, un score historique jamais atteint depuis l’indépendance. Elle est suivie de très près par Yahiaoui Malak, originaire de Mascara, et Nardjess Kamel d’Alger, toutes deux ex-æquo avec une moyenne de 19,52.

Bac 2025 en Algérie : les filles en tête des résultats
Les chiffres sont parlants, environ 65 % des bacheliers admis sont des filles. Cette tendance s’observe depuis plus d’une décennie et continue de se renforcer. Les premières de classe sont souvent des lycéennes, et les statistiques universitaires confirment également leur domination dans les filières scientifiques et médicales.
Au niveau local, les exemples ne manquent pas. À Tizi-Ouzou, Sarah Boukelal a obtenu 19,17/20. À Béjaïa, Siham Haddad a réalisé un impressionnant 19,18/20. Des scores qui illustrent l’assiduité et l’engagement de ces jeunes filles dans leur parcours scolaire.
Pourquoi les filles réussissent-elles mieux avec les meilleures moyennes ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette réussite féminine. D’abord, une plus grande discipline scolaire et un taux d’absentéisme plus faible. Ensuite, une implication familiale souvent forte autour des filles, perçues comme porteuses d’espoir pour une ascension sociale. L’école reste pour beaucoup un vecteur d’émancipation.
Les filles sont aussi plus nombreuses à choisir des filières dites sérieuses ou valorisantes comme les sciences, la médecine ou l’ingénierie. Et elles y excellent.
Des résultats qui interpellent sur la place des garçons
Cette dynamique s’explique aussi par les politiques publiques mises en place depuis l’indépendance, généralisation de l’enseignement obligatoire, scolarisation massive des filles, multiplication des internats, bourses, et ouverture de filières universitaires dans tout le pays. L’Algérie a fait un bond remarquable dans l’accès des filles à l’éducation.
En miroir, ces résultats interrogent sur la place des garçons dans le système scolaire. Moins assidus, plus exposés au décrochage scolaire, ils apparaissent comme les grands perdants du Bac. Des sociologues et pédagogues plaident pour des dispositifs ciblés afin de réconcilier les garçons avec l’école.
Et après le Bac ? L’avenir au féminin
La réussite au Bac se prolonge dans l’enseignement supérieur. Les universités algériennes sont majoritairement féminines. Dans les secteurs publics comme la santé, la justice ou l’éducation, les femmes représentent une part croissante des effectifs. Un véritable basculement sociétal est en cours.
Mais cette présence féminine massive ne se traduit pas encore pleinement dans les postes de décision. La question de l’accès à des carrières ambitieuses et à des responsabilités reste posée.
La performance des filles au Bac 2025 est plus qu’un succès scolaire qui témoigne de la montée en puissance d’une nouvelle génération féminine, confiante, instruite et prête à jouer un rôle central dans l’Algérie de demain. Et c’est toute la société qui en bénéficiera.




