Economie

Algérie-BRICS, vers un retour stratégique sur la liste des pays candidats

Longtemps intéressée par une place au sein des puissances émergentes, l’Algérie-BRICS est à nouveau un sujet d’actualité. Écartée lors de la première vague d’élargissement, l’Algérie revient dans les discussions, bien décidée à se repositionner au cœur des nouveaux équilibres internationaux.

Le duo Algérie-BRICS fait de nouveau parler de lui. Alors que le groupe formé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud s’élargit progressivement à d’autres puissances émergentes, l’Algérie, après avoir été laissée de côté en 2023, revient dans la course. Le contexte a changé, les enjeux aussi. Dans un monde en recomposition, où l’Afrique devient un terrain de compétition stratégique, l’Algérie pourrait tirer son épingle du jeu en réintégrant le cercle restreint des BRICS. Ce retour potentiel s’annonce comme un choix stratégique dans la politique extérieure du pays.

Algérie-BRICS, un retour en ligne de mire

En 2023, plusieurs pays ont rejoint les BRICS, parmi lesquels l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie. L’absence de l’Algérie, qui avait pourtant déposé une candidature officielle, avait surpris. Depuis, les discussions se poursuivent, et le nom de l’Algérie réapparaît aujourd’hui dans la deuxième phase d’élargissement envisagée par le groupe.

Cette réintégration potentielle ne relève pas d’un simple repositionnement symbolique. Le monde évolue rapidement, les alliances aussi. Dans un contexte où les grandes puissances, de la Chine aux États-Unis, renforcent leur présence économique et militaire en Afrique, les BRICS cherchent à établir un nouveau modèle de coopération. L’Algérie, de par sa position stratégique en Afrique du Nord, ses ressources naturelles et sa stabilité politique relative, a des arguments solides à faire valoir.

Une ouverture des BRICS vers l’Afrique, l’Algérie dans le radar

Les BRICS se tournent désormais clairement vers l’Afrique. Dix pays africains font partie des projets de coopération actuels, parmi lesquels on retrouve l’Algérie. L’Inde, particulièrement active, cherche à renforcer ses liens avec l’Afrique en misant sur les infrastructures, la défense et l’énergie.

Pour l’Algérie, cette dynamique est une opportunité. En rejoignant les BRICS, elle espère renforcer sa coopération technologique, bénéficier de transferts de savoir-faire, mais aussi attirer des investissements dans des secteurs clés comme les énergies renouvelables, les transports ou la modernisation industrielle. Ce partenariat pourrait également permettre de développer de nouvelles routes commerciales et renforcer les capacités logistiques du pays.

Une diplomatie d’équilibre entre anciennes alliances et nouvelles puissances

L’Algérie n’a jamais caché sa volonté de diversifier ses partenaires économiques et politiques. Tout en gardant des relations fortes avec l’Europe, elle se tourne de plus en plus vers les pays émergents. Cette stratégie lui permet de s’émanciper des logiques anciennes tout en gagnant en marge de manœuvre dans les grands équilibres internationaux.

Rejoindre les BRICS, c’est aussi accéder à un cercle stratégique capable de peser dans les négociations économiques globales. Cela signifie plus d’influence, mais aussi la possibilité de construire des projets communs sur le long terme. L’Algérie pourrait ainsi devenir une porte d’entrée vers l’Afrique pour des pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, qui cherchent à s’y implanter plus durablement.

Un gain économique à plusieurs niveaux

Si l’adhésion venait à se confirmer, les retombées pourraient être significatives pour l’économie algérienne. D’un côté, elle bénéficierait de financements alternatifs, plus souples que ceux des institutions occidentales classiques. De l’autre, elle pourrait renforcer ses partenariats industriels, notamment dans les secteurs énergétiques, logistiques et numériques.

Mais il ne s’agit pas seulement d’argent. Il s’agit aussi de partage de compétences, de coopération technologique, de modernisation industrielle. Les BRICS ont l’avantage de fonctionner sur une logique d’égal à égal, ce qui séduit de nombreux pays africains. Dans ce cadre, l’Algérie pourrait s’affirmer comme une plateforme stratégique entre trois continents, au cœur d’une nouvelle dynamique Sud-Sud.

L’Algérie possède des cartes maîtresses. Sa position géographique, ses ports ouverts sur la Méditerranée, ses ressources naturelles, mais aussi son influence politique sur le continent africain, font d’elle un partenaire potentiel de poids. Elle est déjà engagée dans des dossiers régionaux sensibles, notamment sécuritaires, ce qui renforce son profil dans les discussions internationales.

C’est aussi un pays qui, malgré les défis internes, cherche à se projeter dans l’avenir. Et les BRICS pourraient être un levier pour cela : développement des transports, de l’agriculture intelligente, des énergies propres… autant de domaines où les coopérations sont possibles et souhaitées.

Une adhésion encore incertaine, mais aux enjeux très concrets

Si rien n’est encore officiel, le retour de l’Algérie dans les discussions des BRICS est un signal fort. Cela montre que le pays reste un acteur respecté dans les équilibres régionaux. Mais le chemin reste semé d’interrogations et cette coalition Algérie-BRICS. L’adhésion nécessite un consensus entre les membres, et une vision claire de ce que chaque candidat peut apporter au groupe.

Pour Alger, il s’agit donc de faire valoir ses atouts, tout en accélérant les réformes internes nécessaires à un positionnement crédible. Les mois à venir permettront de savoir si ce retour sur la liste est suivi d’effets concrets, ou s’il reste une carte géopolitique à jouer dans un contexte mondial en pleine mutation.

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