Revenir en Algérie avec une voiture étrangère : ce que dit la douane en 2025
Voyager en Algérie avec une voiture étrangère n’est pas une simple formalité. En 2025, un cadre réglementaire précis encadre cette entrée temporaire, via le TPD. Entre nouvelles procédures numériques et délais à respecter, les douanes serrent la vis.
Le retour estival en Algérie rime souvent avec voiture personnelle pour les membres de la diaspora. Mais conduire un véhicule immatriculé en Europe sur le sol algérien nécessite désormais de suivre des règles strictes.
Depuis la mise en place du système douanier ALCES, tout automobiliste souhaitant faire entrer une voiture étrangère en Algérie doit obtenir un Titre de Passage en Douane (TPD), document indispensable pour circuler en toute légalité. À la clé, des délais à ne pas dépasser, des taxes parfois oubliées, et un encadrement renforcé pour éviter tout abus.
Le TPD, sésame obligatoire pour votre voiture étrangère
L’été approche, et avec lui le grand retour des véhicules venus d’Europe vers les ports d’Alger, Oran ou Skikda. Des milliers de ressortissants algériens prévoient de traverser la Méditerranée à bord de leur voiture personnelle, souvent immatriculée en France, en Belgique ou en Espagne. Mais attention : depuis la généralisation du système numérique ALCES, les conditions d’entrée ont changé.
Toute voiture immatriculée à l’étranger doit faire l’objet d’un enregistrement douanier temporaire pour circuler en Algérie. C’est la fonction du TPD (Titre de Passage en Douane), désormais délivré via la plateforme numérique ALCES mise en place par la Direction générale des douanes.
Le TPD atteste de l’importation temporaire du véhicule. Sans ce document, vous risquez un refus d’entrée, des amendes, voire une immobilisation à la frontière.

Qui est concerné ? Résidents algériens à l’étranger et touristes
La réglementation distingue deux profils :
- Les Algériens résidant à l’étranger : ils ont droit à un TPD valable 6 mois non prorogeables par an.
- Les étrangers (non binationaux) : leur TPD est valable 3 mois, avec possibilité de prorogation à 6 mois, sous conditions (séjour légal, motif professionnel ou familial reconnu).
Dans les deux cas, l’inscription sur ALCES.douane.gov.dz est obligatoire, tout comme le dépôt en ligne des documents justificatifs.
Quels documents fournir pour le TPD ?
Pour que le dossier soit recevable, il faut :
- Un passeport en cours de validité
- La carte grise du véhicule
- Une assurance valable pour le territoire algérien
- Une adresse de séjour en Algérie (famille, location, résidence secondaire)
Le formulaire de déclaration douanière n°846 doit être rempli avec précision. Toute erreur peut entraîner un rejet du dossier ou un contrôle approfondi à l’arrivée.
Quelles taxes s’appliquent à l’entrée du véhicule ?
La douane algérienne applique différentes taxes, à anticiper dès l’arrivée :
- Taxe sur les titres individuels de transport : en cas d’entrée terrestre
- Taxe sur la consommation de carburant : prélevée à la sortie du territoire
- Droits liés à l’importation temporaire : variables selon le type de véhicule
Ces frais doivent être réglés avant l’émission du TPD. En cas de non-respect des délais de séjour du véhicule, des pénalités financières peuvent être appliquées.
En cas de dépassement de délai, attention aux sanctions. Un dépassement non déclaré de la durée du TPD peut entraîner :
- Une amende forfaitaire
- Une immobilisation du véhicule
- Dans certains cas, une confiscation administrative
Pour éviter cela, il est possible de demander une prorogation du TPD (uniquement pour les étrangers), à condition de justifier la prolongation du séjour (ex. contrat de travail, maladie, empêchement familial…).

Pourquoi ALCES change la donne
Longtemps perçues comme fastidieuses, les démarches douanières pour entrer en Algérie avec un véhicule étranger s’opéraient jusqu’en 2024 directement aux postes frontières, entraînant files d’attente, lenteurs administratives et erreurs fréquentes.
Avec l’introduction de la plateforme numérique ALCES, les autorités douanières entendent rationaliser le processus. L’enregistrement préalable en ligne permet non seulement de fluidifier les arrivées, notamment lors des pics estivaux, mais aussi de limiter les abus sur les séjours prolongés. Cette digitalisation vise autant à alléger les contrôles physiques qu’à renforcer la transparence, tout en s’adaptant aux attentes croissantes de la diaspora en matière de simplicité et de réactivité.
Entrer en Algérie avec une voiture immatriculée à l’étranger ne s’improvise plus. En 2025, le TPD devient une formalité incontournable, assortie de conditions strictes et de délais précis. La digitalisation via ALCES est un progrès… à condition d’anticiper les démarches.




