Interdiction des produits cabas pour les voyageurs en Algérie : ce qu’il faut vraiment savoir
Depuis le début du mois de mai, une inquiétude palpable circule au sein de la diaspora algérienne? les voyageurs seraient désormais interdits de transporter des produits « cabas » dans leurs bagages à destination de l’Algérie. Cette rumeur, largement relayée sur les réseaux sociaux, fait état d’une interdiction des produits cabas pour les voyageurs en Algérie, assortie d’une prétendue amende de 300 euros.
Le phénomène a pris une ampleur virale en quelques heures, alimentant la confusion à l’approche des vacances estivales. Mais cette information est-elle fondée ? Quelles sont les vraies règles douanières ? La législation a-t-elle changé ? Cet article apporte des réponses claires, basées sur les textes officiels et les pratiques constatées sur le terrain, afin de rassurer les voyageurs et de démonter les fausses informations qui circulent.
Interdiction des produits cabas, Rumeurs, réseaux sociaux
L’interdiction des produits cabas pour les voyageurs en Algérie suscite de nombreuses interrogations. Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s’enflamment autour de prétendues nouvelles règles douanières qui interdiraient l’entrée de produits européens dans les bagages personnels. Amendes, confiscations, limitations strictes… Entre info et intox, beaucoup ne savent plus quoi penser.
Tout est parti d’une vidéo publiée sur Facebook, TikTok et Instagram, dans laquelle un internaute s’exprime face caméra, affirmant que l’État algérien vient de décréter l’interdiction pour tout voyageur d’acheminer des produits européens, même en quantité modeste, à son arrivée dans les aéroports et ports algériens. Il ajoute que tout contrevenant s’exposerait à une lourde amende, évoquant précisément un montant de 300 euros.
Rapidement, la vidéo récolte des centaines de milliers de vues, des dizaines de milliers de commentaires et une avalanche de partages. Dans les commentaires, les réactions oscillent entre la peur, la colère, et l’ironie. Des internautes s’interrogent, faut-il désormais laisser son shampoing, son chocolat ou son parfum à l’aéroport ? Doit-on s’attendre à ce qu’un simple cadeau soit taxé comme de la contrebande ?
Ce phénomène révèle surtout la puissance des réseaux sociaux dans la propagation d’informations non vérifiées, mais aussi la méfiance chronique envers les décisions administratives. Le sujet est d’autant plus sensible qu’il touche à la fois à la vie quotidienne, aux liens familiaux et à la gestion des frontières.
Ce que dit réellement la loi algérienne
Contrairement à ce qu’affirment certaines vidéos, aucune nouvelle mesure officielle n’a été annoncée par les autorités douanières ou ministérielles algériennes au sujet d’une quelconque interdiction générale sur les produits importés par les voyageurs. Ce que prévoit la réglementation en vigueur n’a pas changé, la loi Algérienne est claire les voyageurs sont autorisés à ramener des articles dans leurs bagages, qu’ils soient neufs ou d’occasion, tant qu’ils restent destinés à un usage strictement personnel. Cette règle a toujours existé, et les douanes se basent sur l’appréciation du volume, de la quantité et du type d’objet pour déterminer s’il s’agit d’une importation dissimulée à but commercial.
Sur le site officiel de la Direction générale des douanes algériennes, il est précisé que « les voyageurs peuvent importer des articles dont ils peuvent avoir raisonnablement besoin pour leur usage personnel durant leur séjour », tout en soulignant que « les marchandises importées à des fins commerciales sont strictement interdites ». Autrement dit, le véritable critère, c’est la quantité. Un ou deux parfums, quelques vêtements, du chocolat ou des petits appareils électroniques ne posent généralement aucun problème. En revanche, une valise remplie de produits identiques ou en grande quantité peut légitimement éveiller les soupçons des agents douaniers, qui sont alors en droit de procéder à une saisie, voire à une amende si une infraction est caractérisée.
Une vigilance renforcée, mais pas de nouvelle interdiction
Il est vrai que, depuis plusieurs mois, les services du ministère du Commerce mènent une campagne active contre le commerce informel et les circuits parallèles d’importation, qui nuisent à l’économie nationale. Cette opération cible particulièrement les commerces locaux qui vendent des articles importés sans autorisation, notamment ceux issus de ce qu’on appelle communément le « cabas », c’est-à-dire les marchandises ramenées par des particuliers pour être revendues. Cette lutte contre la revente illégale a notamment conduit à des saisies dans des points de vente en Algérie, mais elle ne vise pas directement les voyageurs ordinaires.
Les douaniers ont néanmoins été appelés à redoubler de vigilance dans les ports et les aéroports, non pas pour sanctionner les cadeaux personnels, mais pour détecter les cargaisons suspectes. Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle mesure répressive, mais bien d’une application plus stricte de règles déjà en place. Il est donc faux de dire que les voyageurs ne peuvent plus ramener quoi que ce soit. Il s’agit plutôt d’un rappel à la prudence et au respect du cadre réglementaire.
Témoignages de voyageurs, entre rumeurs et réalité
Pour contrebalancer les peurs, certains témoignages circulent également, apportant une lecture plus nuancée de la situation. Une internaute ayant atterri à Alger récemment affirme être entrée sans aucun problème avec des cadeaux pour sa famille, notamment du parfum, du chocolat, et quelques vêtements. Un autre voyageur témoigne avoir été contrôlé, mais sans qu’aucun article ne soit confisqué, car « tout était en quantité normale et clairement pour la famille ».
Ces retours confirment que le bon sens reste la règle aux postes frontaliers. Les douaniers savent faire la différence entre un voyageur qui souhaite simplement faire plaisir à ses proches et un individu transportant un stock pour la revente. D’ailleurs, selon plusieurs sources internes, les consignes sont très claires, ne pas pénaliser inutilement les citoyens, mais lutter fermement contre les réseaux de revente déguisée.
Vigilance oui, interdiction non
L’affaire des « produits cabas interdits » relève donc plus de la désinformation que de la réalité réglementaire. Aucune interdiction globale n’est imposée aux voyageurs algériens en matière de transport de produits achetés à l’étranger pour un usage personnel. Il est essentiel de rester informé via des sources officielles avant de céder à la panique collective. Les douanes appliquent la loi existante, ni plus ni moins, et agissent essentiellement pour freiner l’importation frauduleuse de produits destinés au marché noir.
Pour les voyageurs soucieux de respecter la réglementation, le meilleur conseil reste de limiter les quantités, conserver ses factures, et éviter les articles en grand nombre identique. Cela vous évitera tout désagrément, tout en vous permettant de continuer à faire plaisir à vos proches, sans tomber dans les travers du commerce parallèle.




