Exportation des œufs en Algérie : feu vert officiel
Grâce à une production nationale exceptionnelle, l’exportation des œufs en Algérie est autorisé officiellement. Une décision saluée par les professionnels du secteur qui y voient une bouffée d’oxygène et une opportunité de développement à l’international.
L’excédent devient opportunité. Face à une surproduction estimée à 10 milliards d’œufs en 2025, pour une consommation locale ne dépassant pas les 7 milliards, l’Algérie vient d’ouvrir la porte à l’exportation des œufs de consommation. Une mesure attendue depuis des mois par les aviculteurs, qui alertaient sur les risques de pertes financières et de saturation du marché local. L’annonce officielle a été faite le samedi 12 juillet par la Fédération nationale des aviculteurs via un communiqué diffusé sur ses canaux numériques.
Un excédent de 30 % qui change la donne
Selon les chiffres avancés par Ali Benchaiba, président de la Fédération nationale des aviculteurs, la production annuelle d’œufs en Algérie a franchi un seuil historique en 2025 : 10 milliards d’unités. Un record dû à une amélioration des performances de la filière, des conditions climatiques favorables, et une politique de soutien plus stable de la part des pouvoirs publics.
En face, la consommation nationale reste stable, oscillant entre 6 et 7 milliards d’œufs par an. Cet écart significatif a donc contraint les producteurs à stocker une partie de la marchandise, au risque de pertes considérables. Face à cette situation, les professionnels ont multiplié les appels à l’ouverture des exportations, pour permettre l’écoulement de l’excédent vers les marchés étrangers.

Exportation des œufs en Algérie, une décision concertée entre plusieurs ministères
La nouvelle politique d’exportation des œufs de consommation est le fruit d’un travail de coordination intersectoriel, impliquant plusieurs institutions clés :
- Le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations
- Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche
- La Direction générale des Douanes
- L’Union nationale des paysans algériens (UNOA)
- Et la Fédération nationale des aviculteurs
Le 23 juin dernier, une réunion décisive s’est tenue au ministère du Commerce extérieur avec l’ensemble de ces acteurs, ainsi que des représentants du ministère de l’Intérieur, et de la Banque d’Algérie. À l’issue de cette rencontre, les bases d’un encadrement réglementaire ont été posées, permettant de donner un cadre officiel à l’exportation d’œufs vers l’international.
Un nouveau marché à conquérir pour l’Algérie
Avec cette ouverture à l’export, l’Algérie se positionne comme un acteur potentiel du marché mondial des œufs, notamment vers les pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient ou d’Asie. Plusieurs de ces marchés présentent une forte demande, parfois non couverte localement.
Pour la Fédération, cette décision constitue « un véritable acquis pour les aviculteurs ». Elle ouvre des perspectives concrètes pour développer une nouvelle filière exportatrice, générer des revenus en devises, et consolider la chaîne de valeur avicole sur le plan national.
Le président Ali Benchaiba se montre optimiste : « C’est une reconnaissance du dynamisme de notre secteur. Nous espérons que les procédures douanières seront assouplies pour accompagner cette ouverture. » En parallèle, les professionnels espèrent une structuration logistique, notamment en matière de conservation, conditionnement et transport adapté, pour que les œufs arrivent en bon état à destination.
Une décision saluée, mais à surveiller
Si cette autorisation est largement saluée, plusieurs voix appellent à la vigilance sur la stabilité des prix locaux. L’ouverture à l’export ne doit pas entraîner une flambée des prix sur le marché national, surtout en période de forte consommation comme Ramadan ou les fêtes religieuses.
De plus, la capacité à maintenir une production excédentaire durable dépendra de nombreux facteurs, dont l’approvisionnement en aliments pour volaille, la maîtrise des coûts de production, et la qualité sanitaire des produits destinés à l’export.
L’autorisation d’exporter les œufs de consommation en Algérie marque un tournant stratégique pour le secteur avicole. Elle traduit non seulement une volonté de répondre aux impératifs économiques des producteurs, mais aussi une ambition de diversification des exportations hors hydrocarbures. Reste à voir comment cette dynamique s’inscrira dans la durée, et si les filières logistiques, sanitaires et douanières sauront suivre le rythme. En tout état de cause, cette ouverture donne aux aviculteurs algériens une nouvelle voie de développement, à condition de bien l’organiser.




