Economie

Allocation voyage de 750 : le gouvernement revoit son calendrier

Nouvelle annonce du gouvernement concernant l’allocation voyage de 750, Son versement est reporté à mi-avril 2025. Explications du ministre des Finance, Abdelkrim Boulzard lors de sa visite à l’aéroport de Tlemcen pour l’inauguration du premier bureau de change

Le ministre des Finances annonçait hier l’entrée en vigueur de l’allocation de voyage de 750 euros pour fin mars ou début avril. Aujourd’hui, changement de cap la mesure ne sera appliquée qu’à la mi-avril. Pourquoi ce retard ? Explications.

Nouvelle annonce du gouvernement concernant l’allocation voyage de 750

Alors qu’il affirmait encore hier que l’augmentation de l’allocation voyage de 750 euros serait appliquée dès la fin mars ou début avril, le ministre des Finances, Abdelkrim Boulzard, a finalement revu son calendrier. Lors de sa visite à l’aéroport de Tlemcen, il a annoncé que la mesure ne serait effective qu’à partir de la mi-avril 2025, soit dans les deux semaines suivant l’Aïd el-Fitr. Un report inattendu qui soulève des interrogations quant aux raisons de ce changement de dernière minute.

Le ministre a justifié cette modification du calendrier par la nécessité de finaliser plusieurs éléments techniques et organisationnels. L’un des principaux obstacles reste la mise en place des nouveaux bureaux de change, placés sous la supervision de la Banque d’Algérie. Leur ouverture prend plus de temps que prévu, ce qui contraint le gouvernement à ajuster le calendrier du versement de l’allocation. Par ailleurs, l’État doit également s’assurer d’une disponibilité suffisante de devises pour répondre à la demande des citoyens. Un afflux massif de demandeurs dès les premières semaines de l’application de cette mesure pourrait provoquer des tensions sur l’offre en devises, ce que le gouvernement veut éviter.

Un contexte marqué par la modernisation du système de paiement

Au-delà de la question des délais, cette annonce s’inscrit dans une volonté plus large de modernisation du système financier algérien. Lors de sa visite à Tlemcen, le ministre a insisté sur l’importance de renforcer l’usage du paiement électronique. Selon lui, la transition vers des transactions numériques permettrait de réduire la dépendance au cash et de renforcer la transparence financière. Cette déclaration intervient alors que l’Algérie s’efforce de rattraper son retard en matière de digitalisation bancaire, avec des incitations croissantes à l’utilisation des cartes de paiement pour les achats et transactions courantes.

L’augmentation de l’allocation de voyage est-elle suffisante ?

L’augmentation de l’allocation de voyage à 750 euros répond à une attente forte des Algériens, mais elle ne règle pas tous les problèmes liés à l’accès aux devises. De nombreux voyageurs estiment que ce montant reste insuffisant face aux coûts réels des déplacements à l’étranger, notamment en raison de l’écart persistant entre le taux officiel et le marché parallèle. En attendant cette revalorisation, les Algériens sont nombreux à continuer à se tourner vers le marché noir pour obtenir des devises à un taux exorbitant.

Un autre défi majeur réside dans l’accessibilité des bureaux de change. Même si leur déploiement est en cours, ils restent encore peu nombreux et ne couvrent pas l’ensemble du territoire national. Cette situation complique l’accès aux devises pour une large partie de la population, qui doit parfois parcourir de longues distances pour échanger son allocation.

Vers une réforme plus globale du marché des devises ?

Si cette augmentation constitue une avancée, elle ne semble pas être une solution définitive à la problématique du marché des changes en Algérie. Pour réduire durablement le recours au marché noir, il faudrait envisager des réformes plus profondes, incluant une libéralisation progressive du taux de change et une meilleure accessibilité des devises pour les citoyens. En attendant, le gouvernement mise sur cette revalorisation pour offrir un accès plus équitable aux devises, tout en encourageant la transition vers un système financier plus moderne et digitalisé. Reste à voir si cette mesure, une fois appliquée, suffira à satisfaire les attentes des voyageurs et à limiter le recours aux circuits parallèles.

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